
Nos carnets de la Route 66
Sur la route, l'intégrale !
Un musicien célèbre, un biker ténébreux, un cowboy bienfaiteur...
Trois amies étudiantes, un road-trip fou sur la Route 66, USA... et trois histoires d'amour pour plonger dans l'aventure et partir à la rencontre de soi.
La magie de la jeunesse, de la liberté et de cette passion qui bouleverse tout.
1 - Si je tombe...
C'est un DJ connu dans le monde entier, mais lorsqu'elle croise sa route, elle semble ne pas le reconnaître.
Aurait-il, pour la première fois, une chance d'être aimé pour lui et non sa célébrité ?
2 - Mon âme mise à nu
Procureure en devenir, elle vouera sa vie à combattre la criminalité.
Tombé sous son charme, il entend bien la séduire. Le hic ? C'est un biker hors-la-loi...
3 - Le Goût de ton baiser
Les femmes ? Il n’y connaît rien, c’est avec les chevaux qu’il sait s’y prendre.
Elle ? Insaisissable. Mais derrière sa carapace de femme fatale, se cache un coeur blessé.

Numérique : disponible à l'unité et (dès le 1er décembre) dans les abonnements numériques !
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Ma bande originale
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(À venir)
« Belle découverte ! Bonne humeur avec la bande de copines, voyage avec le road trip sur la Route 66 et romance avec un coup de foudre ! »
EloBooks
« J'ai passé un excellent moment de lecture qui m'a fait voyager dans des lieux mythiques de l'Amérique, j'ai adoré faire ce bout de route au côté des personnages ! »
Dévoreuse de livres
« Troisième histoire que je lis écrite par l'autrice et j'étais ravie de retrouver sa plume que je trouve toujours aussi agréable et addictive ! »
Fiona

Épisode 2 : Mon âme mise à nu
— Je suis venu te voir, répondit-il finalement, après s’être assis dans le sable à ses côtés.
Il la dominait d’une demi-tête, mais elle le toisa tout de même. Elle le trouvait aussi arrogant que beau, et s’en voulait de cette dernière inclination. Elle le toisa encore, et eut deux certitudes : elle allait le mener en bateau, et elle allait aimer ça.
Tant pis s’il payait pour tous les autres. Il faisait partie des Harvestmen, un Motorcycle Club – un MC – un gang de motards hors-la-loi pareil à celui qui avait endoctriné son frère. Elle pour qui la justice était la valeur numéro un, qu’on puisse gagner sa vie en enfreignant la loi la rendait malade. Quel que soit le trafic dans lequel son MC trempait, drogue, armes… elle le condamnait lourdement, lui et son club.
Elle n’en revenait pas de s’être laissé aller à l’embrasser. Elle en avait eu honte, mais heureusement, le lendemain de l’incident, chacun repartait de son côté. Elle avait tenté d’oublier son pétage de câble. Après tout, il était – en plus d’être diablement sexy – intelligent et intéressant. Et puis, elle avait beaucoup bu, et puis elle était censée ne plus jamais le revoir. Mais il l’avait retrouvée.
— Comment tu as su que j’étais là ?
— Eirik. Mon père avait son numéro.
— Ton père… Carter ?
— Hum hum.
— Il est au courant de ce que tu fais, dans la vie ?
Logan inspira un peu plus fortement.
— Oui, il est au courant. C’est un ancien membre.
— Quelqu’un qui a retrouvé la raison et s’est tiré de ces embrouilles. Ce n’est pas pour rien que je l’ai bien aimé.
Logan écarquilla imperceptiblement les yeux. Il ne pensait pas qu’elle en saurait autant, mais apparemment, elle avait une bonne idée de ce qu’était un MC 1%, un « club de motards criminalisé », selon le jargon de la police.
— Mon club ne semblait pas te poser autant de problèmes, la dernière fois.
— Je n’avais pas envie de me prendre la tête, la dernière fois.
— Qu’est-ce qui a changé ?
— Tu m’as suivie jusqu’ici !
Son ton était venimeux. Bon sang ! Il s’attendait à revoir la nana sexy et sauvage qui l’avait fait craquer, il se retrouvait en face d’un bloc de glace. Du moins, c’est ce qu’elle essayait de faire croire. Il pouvait sentir depuis où il se tenait comme elle vibrait, et son intuition lui disait que c’était dû à sa présence.
— Tu m’as embrassé, répondit-il du tac au tac.
— C’était une erreur.
— Vraiment ?
Elle garda le silence un instant, comme si son corps était réfractaire au mensonge.
— Vraiment.
Puis, elle sembla se souvenir de son plan de le mener en bateau, juste pour prendre sa revanche sur ces stupides bikers qui séparaient des familles au nom de leur non moins stupide code.
— À moins que tu sois un bon coup… ? reprit-elle d’un air innocent pour capter son attention.
Il ne put retenir un petit sourire en coin en détournant imperceptiblement la tête. Se pourrait-il qu’elle l’ait déstabilisé ?
— À moins que, répéta-t‑il affirmativement, laissant sous-entendre tout un tas de choses.
Cette fois, ce fut Stéphanie qui émit un léger sourire en coin, à moitié sardonique, à moitié… autre chose. Elle était ébranlée, elle aussi.
— Qu’est-ce qui te dérange tellement, chez les bikers ? reprit Logan, un peu plus gravement.
— Tu te rappelles que j’étudie le droit ?
— Oui, et alors ? Tu ne veux pas être une avocate de la défense, travailler dans le privé et te faire des tonnes d’argent, comme la plupart ?
— Je veux travailler pour le bureau du procureur, et rien d’autre, répliqua-t‑elle sèchement.
Il eut un petit rire sans joie.
— Une justicière… commenta-t‑il d’une voix éteinte.
— C’est sûr que la justice, ce n’est pas ce qui te préoccupe, répliqua-t‑elle de manière cinglante.
— Au contraire ! opposa-t‑il fermement, son regard planté dans le sien.
Il s’était redressé pour affermir ses positions. Ils étaient tous deux visiblement très différents. Bon sang, qu’est-ce qui l’attirait tant chez elle ? Il ne le comprenait pas lui-même.
— Au contraire… reprit-il. On se soucie des populations locales, on maintient l’ordre ! Sans notre contrôle du territoire et sans notre protection, ce serait le chaos. Crois-moi, on est le moindre mal.
— Ne me dis pas que tu imagines ton gang faire le bien grâce à son monopole, et que tu crois que vous faites mieux le travail de la police et des autorités qu’elles !
— Ne me dis pas que tu as encore foi en un système corrompu jusqu’à l’os qui ne sert qu’à engraisser et protéger les puissants alors que les petits sont toujours laissés sur le carreau !
Ses yeux s’étaient durcis, ses narines frémissaient légèrement, tandis que l’expression de Stéphanie était outrée. Le combat s’était réellement engagé entre eux.
Elle trouva son argument tellement vide de sens qu’elle secoua la tête en pouffant, pleine de ressentiment.
— Tu sais comment on reçoit une fille qui s’est fait agresser ou violer dans un poste de police ? continua-t‑il. Quand on veut bien recevoir sa déposition, on la traite de façon dégueulasse et sa plainte n’aboutit de toute façon presque jamais. Souvent, on la pousse à bout pour qu’elle abandonne les charges.
Stéphanie ne répondit rien. Elle savait qu’en Europe comme en Amérique, c’était bien souvent la triste réalité. Dans le reste du monde, on n’en parlait même pas…
— Bien sûr que le système n’est pas parfait, mais…
— Alors qu’avec nous, coupa-t‑il, si cette même fille demande notre aide, c’est expéditif.
— Police, juge et exécuteur tout à la fois, ironisa-t‑elle. Et moyennant de l’argent, non ?
— Tu ne sais pas de quoi tu parles, souffla-t‑il, dépité.
— Si, je sais de quoi je parle, se récria-t‑elle. Je sais bien à quel point vous vous sentez supérieurs, au-dessus des lois et des règles de la société. Vous vous croyez affranchis et libres, alors que vous n’êtes rien d’autre que des petits toutous serviles !
— Je ne savais pas que tu ignorais à ce point-là ce que c’est que la loyauté, la botta-t‑il en touche.
— Tu ne sais rien de moi.
— Je sais que tu es pleine de préjugés.
Vraiment ? Pourquoi disait-il cela ? Se pourrait-il qu’il y ait un fond de vérité dans cette accusation ? Stéphanie s’était toujours crue ouverte d’esprit…
— Tout le monde est plein de préjugés, conclut-elle pauvrement, plus calme. C’est le plus grand travers de l’être humain, de juger tout et tout le monde.
Il se contenta de soupirer. Elle n’avait peut-être pas tort.
— Mais moi, j’ai de bonnes raisons de rejeter ces conneries de MC, reprit-elle.
Pour la première fois, il ressentit quelque chose de souffrant chez elle, une faille dans son armure, et voulut en savoir plus.
— Dis-moi pourquoi. Ça semble être une croisade personnelle, pour toi.